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Norme d’éclairage des lieux de travail intérieur : NF EN 12464 -1

La norme d’éclairage intérieur constitue le texte référence en ce qui concerne les prescriptions nécessaires à l’élaboration d’un projet d’éclairage des lieux de travail dans les bâtiments.

Cette norme est complétée par la norme NF X 35-103 (Ergonomie, principes d’ergonomies visuelle applicable à l’éclairage des lieux de travail).

La NF EN 12464-1 a été mise à jour en août 2021 avec notamment des précisions pour mesurer le papillotement (P st LM) et l’effet stroboscopique (SVM). Il est également ajouté 4 colonnes dans les tableaux récapitulatifs avec des précisions sur l’éclairage mural, cylindrique et au niveau des plafonds ainsi que la possibilité de pondérer les différentes exigences en fonction de critères spécifiques à une installation comme :
– la criticité du travail visuel
– le coût important d’éventuelles erreurs
– le temps de travail anormalement long
– des contrastes anormalement faibles
– peu d’exposition à la lumière du jour
– des capacités visuelles de l’employé plus faibles que la normale.

Selon la norme d’éclairage intérieur, les paramètres les plus importants qui déterminent une ambiance lumineuse sont :
– la distribution des luminances : il est important d’éviter les luminances trop fortes (pour ne pas provoquer d’éblouissement) mais également les contrastes de luminances trop importants qui nécessitent d’incessants changements d’adaptation des yeux et enfin de trop faibles luminances ou de trop faibles contrastes qui conduiraient à un environnement de travail ennuyeux et peu stimulant.
– l’éclairement : la norme préconise des valeurs minimum d’éclairement moyen à maintenir suivant notamment les exigences de la tâche visuelle sur la zone de travail (→ voir quelques valeurs ici). Elle propose ensuite une relation entre cet éclairement minimum et celui sur la zone environnante ainsi que l’uniformité d’éclairement à maintenir.

A noter : perception des valeurs d'éclairement
« Un facteur d’environ 1,5 représente la plus petite différence significative dans l’effet subjectif de l’éclairement. Dans des conditions normales d’éclairage, un éclairement de 20 lx est nécessaire pour discerner, à la limite de perception, les caractéristiques principales d’un visage humain et a été adopté comme valeur la plus faible dans l’échelle des éclairements. L’échelle des éclairements recommandée (en lx) est : 20 — 30 — 50 — 75 — 100 — 150 — 200 — 300 — 500 — 750 — 1 000 — 1 500 — 2 000 — 3 000 — 5 000. » 
A noter : trame ou maillage de calcul
Voici ce que préconise la norme pour définir le nombre de points de calcul :

Longueur de la zone (m) Distance maximale entre les points de la grille (m) Nombre minimal de points de la grille
0,40 0,15 3
0,60 0,20 3
1,00 0,20 5
2,00 0,30 6
5,00 0,60 8
10,00 1,00 10
25,00 2,00 12
50,00 3,00 17
100,00 5,00 20

« Les grilles proches du carré sont préférables, le rapport de la longueur sur la largeur d’une maille de la grille doit être conservé entre 0,5 et 2.
Le résultat de l’espacement entre les points de la grille est utilisé pour calculer le nombre entier le plus proche du nombre de points de la grille sur la plus courte dimension. Ceci permet d’obtenir un rapport de la longueur sur la largeur d’une maille de grille proche de 1.

Une bande de 0,5 m à compter des murs est exclue de la zone de calcul sauf si les zones de travail sont incluses ou se prolongent dans cette zone de bordure. Une taille de grille appropriée doit être appliquée aux murs et au plafond et une bande de 0,5 m peut être également appliquée. »

– l’éblouissement : après avoir rappelé la définition de l’UGR (→ voir quelques valeurs conseillées ici), la norme propose des valeurs minimales d’angles de défilement en fonction de la luminance des sources et envisage quelques techniques pour éviter les réflexions de voile et les éblouissements de réflexion.

A noter : les conseils pour éviter les réflexions de voile
« Les réflexions de voile et l’éblouissement par réflexion peuvent être évités ou réduits par les mesures suivantes :
— disposition des luminaires en fonction des lieux de travail ;
— finition de la surface (surfaces mates) ;
— limitation de la luminance des luminaires ;
— augmentation de la surface lumineuse du luminaire ;
— plafond et murs clairs. »

– la direction de la lumière : le texte précise que l’éclairage directionnel peut être utilisé pour mettre en valeur les objets, révéler leur texture et améliorer l’apparence des personnes dans l’espace mais l’éclairage directionnel d’une tâche visuelle peut aussi affecter sa visibilité. La norme recommande un éclairage ni trop directionnel (au risque de produire des ombres dures),  ni trop diffus au point de perdre totalement l’effet de modelé et de rendre ainsi l’ambiance lumineuse très triste.

A noter : ce que précise la norme du jeu des ombres
« L’apparence générale d’un espace intérieur est rehaussée quand ses caractéristiques structurelles, les personnes et les objets qui s’y trouvent sont éclairés de telle sorte que les formes et les textures sont révélées clairement et agréablement. Ceci se produit lorsque la lumière vient de manière prédominante d’une direction ; les ombres, essentielles à un bon modelé, sont alors formées sans confusion. »

– le rendu des couleurs et la couleur apparente de la lumière : si la norme reste évasive au niveau de la température de couleur proximale de la lumière, elle est par contre plus précise concernant l’IRC, dont la valeur dépend notamment de la tâche visuelle (→ voir quelques valeurs conseillées ici).

A noter : ce que précise la norme de la température de couleur proximale
« Le choix de l’apparence colorée est une affaire de psychologie, d’esthétique et de ce qui est considéré comme naturel. Le choix dépendra du niveau d’éclairement, des couleurs du local et du mobilier, du climat environnant et de l’application. En climat chaud, une apparence de couleur de lumière plus froide est généralement préférée, tandis qu’en climat froid une apparence de couleur de lumière plus chaude est préférée. »

– le papillotement et les effets stroboscopiques ont diminué pour la fluorescence avec la généralisation du ballast électronique (travail à haute fréquence) mais est réapparu avec les LED, d’une part avec le courant ondulé résiduel (traces générées par des parties du courant alternatif initial non modifié par l’alimentation) et d’autre part avec système de gradation PWM (ce qui amène à favoriser la gradation avec la modulation d’amplitude de type analogique). La version de 2021 précise les mesures à prendre pour le papillotement (P st LM) et l’effet stroboscopique (SVM).

– la lumière du jour est abordée par de simples notions.

– les écrans de visualisations : le texte précise notamment les valeurs de luminance à respecter en fonction de la qualité des écrans pour éviter les réflexions de voile et les éblouissements par réflexion (1000cd/m² pour un angle d’élévation de 65° par rapport à la verticale descendante pour les ordinateurs de classe I ou II suivant ISO 9241-7).

Enfin, la dernière partie de la norme donne les valeurs dans des tableaux récapitulatifs de l’éclairement moyen à maintenir exigé et modifié, l’uniformité de l’éclairement minimal, l’IRC, les valeurs limites de l’UGR maximales, l’éclairement cylindrique, mural et pour les plafonds pour près de 300 pièces et bâtiments.

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