Plafonds et faux plafonds
Introduction
Dans le cas d’une tâche visuelle standard, le champ visuel est horizontal donc afin d’éviter tout éblouissement :
– tout apport de lumière dans une direction horizontale est contre-indiqué ou nécessite une luminance très faible. → Voir l’éclairage vertical.
– tout l’apport de lumière est donc apporté dans une direction verticale, soit du bas vers le haut, soit du haut vers le bas.
L’apport du bas vers haut est peu courant mais apparaît par exemple avec des encastrés de sols extérieurs : ce type d’éclairage provoquent régulièrement un éblouissement car le champ visuel horizontal est facilement attiré vers le sol. De manière pratique et usuelle, l’éclairement est donc bien plus confortable quand il est pratiqué de manière verticale descendante, du haut vers le bas, comme le soleil en pleine journée (attention cependant aux ombres portées).
Important
Il existe bien sûr des situations dans lesquelles ce type d’éclairage n’est pas adapté, comme par exemple les hôpitaux où les personnes sont couramment alitées donc leur champ visuel est dirigé vers le plafond ce qui proscrit l’éclairement du haut vers le bas.
Cette pratique très courante de l’éclairement à partir du plafond nous conduit naturellement à nous intéresser à cet élément, à son traitement ainsi qu’à son interaction avec le luminaire.
Traitement des plafonds
Le plafond est un élément important esthétiquement et compliqué à traiter puisque c’est l’endroit par lequel passent bon nombre d’éléments techniques comme le chauffage, la climatisation ou l’électricité.
Sommaire
Faux plafonds
Un moyen facile et très couramment utilisé pour traiter cette problématique est d’installer un faux plafond sous le « vrai » plafond structurel. Ce faux plafond est suspendu – souvent par l’intermédiaire de tiges filetées – au plafond structurel et permet de cacher tous les éléments techniques. Il s’agit en fait d’un enjoliveur qui peut apporter esthétisme travaillé et acoustique performante.
Faux plafond modulaires (dalle, ossature, « T », montage par dessus)
Le plus courant des faux plafonds est un plafond modulaire, c’est-à-dire comme son nom l’indique qu’il est composé de modules, bien souvent identiques. L’avantage de ce type de faux plafond est dans sa standardisation, ce qui contribue à des coûts de production faibles, une facilité d’installation et des accessoires adaptés, tel des luminaires standards.
Ces faux plafonds sont constitués :
– d’une ossature (en général des cornières métalliques comme des « T » de 24 mm, voire de 15 ou 30 mm) qui structure mécaniquement l’ensemble et qui est fixée au plafond.
– de dalles opaques (principalement en laine de roche, fabriquées à partir du basalte) qui ont des propriétés mécaniques et acoustiques adaptées suivant les utilisations (salle de classe, médical….).
L’articulation entre les ossatures et les dalles peuvent être variables avec par exemple une ossature apparente, semi apparente, cachée, voire avec un joint creux type Fineline®.
La dimension la plus courante des modules est 600×600 mm, ce qui implique des luminaires de dimensions extérieures 595×595 mm, mais il existe de nombreux cas spécifiques (1200×300 mm, 1350×300 mm….. ).
Attention
Les dimensions des luminaires à encastrer dans un faux plafond modulaire doivent toujours être légèrement inférieures aux dimensions du module du faux plafond, environ 5 mm de chaque côté de la dalle.
Les luminaires installés dans ce type de faux plafond sont majoritairement des luminaires encastrés : le mode de montage est alors « par dessus », c’est-à-dire que le luminaire repose sur l’ossature. Le raccordement électrique ainsi que la fixation mécanique de sécurité obligatoire (le luminaire doit être tenu par le plafond structurel, ce qui est réalisé généralement par un filin de sécurité) se font aisément car l’accès par le dessus du luminaire est possible en enlevant les dalles voisines du luminaire.
Faux plafond non modulaires (BA13, cornière, cornière de rive, drapeau, brancard, montage par dessous)
Le deuxième type de faux plafond est un faux plafond non modulaire, c’est-à-dire sans module prédéfini : ces faux plafonds sont constitués généralement de plaques de plâtre (fabriqué à partir du gypse), comme le BA13, plaque de plâtre très couramment utilisée de 13 mm d’épaisseur. Le mode opératoire est le suivant :
1. des ossatures métalliques spécifiques sont fixées par des tiges filetées sur le plafond structurel
2. les plaques sont taillées à dimension et vissées par le dessous sur les ossatures préalablement fixées
3. elles sont associées ensemble bord à bord
4. elles sont raccordées ensemble par des bandes de joint et enduites pour avoir une surface lisse (bandes et vis)
5. elles sont peintes
6. les bords sont traités (→ voir cornière de rive)
7. les plaques sont éventuellement découpées ensuite en leur centre pour l’installation de luminaires type encastré ou autres accessoires
Dans le cas de luminaires encastrés, le mode de montage est alors « par dessous », c’est-à-dire que la collerette du luminaire est plaquée sous le faux plafond : le luminaire pince donc les plaques (par un brancard ou avec un système de drapeaux par exemple) et/ou est fixé par tiges filetées sur le plafond structurel. Tout doit être anticipé pour le raccordement électrique ainsi que pour la fixation mécanique de sécurité obligatoire car l’accès par le dessus du luminaire est généralement difficile voire impossible.
Plafonds ouverts
Un traitement plus brut des plafonds consiste à assumer les éléments techniques : dans ce cas, pas de faux plafonds, ce qui exige une finition parfaite des éléments techniques qui deviennent visibles et complexifie sensiblement le traitement acoustique.
L’aspect de ce type de plafond est brut, voire industriel, et les luminaires ne sont plus encastrés mais installés en saillie ou en suspension.
Des éléments de faux plafonds isolés (îlots) avec essentiellement un but acoustique et esthétique peuvent être installés pour créer un plafond semi ouvert, où la problématique de l’installation des luminaires est similaire à celle du plafond ouvert.
Synthèse
Faux plafond modulaire | Faux plafond non modulaire | Plafond ouvert | |
Matériau | Dalle en laine de roche Cornière métallique |
Dalle en plâtre (BA13) Cornière métallique |
Rien |
Esthétique | Classique | Hygiéniste | Brute |
Mise en valeur | Tout est caché | Tout est caché | La technique est assumée |
Coût | ++ | +++ | + |
Difficultés | Installation des ossatures Insertion des luminaires dans un espace confiné |
Traitement des rives (bords) Peinture Nombreuses découpes (trappes de visite à prévoir) |
Isolation phonique Traitement des finitions des éléments techniques |
Type de montage du luminaire |
Par dessus (c’est-à-dire que les luminaires sont posés sur l’ossature) |
Par dessous (c’est-à-dire que les luminaires sont plaqués sur le faux plafond et fixés sur le plafond structurel) | Saillie ou suspension |
Type de luminaires | Encastré, downlight (voire suspension) |
Encastré, downlight plafonnier ou suspension |
Suspension, plafonnier, projecteur (voire encastré) |
Accès par le dessus du luminaire (pour faciliter l’installation et la maintenance) | Oui (en passant par une dalle voisine) | Non (en général, à moins de passer sur le côté ou par les trappes de visite) | Oui |
mise à jour :